Présentation à la Fraternité, Place M.-L. Arlaud à Lausanne/Suisse, sur l’invitation de l’association kurde.

Ce jour de présentation de mon roman dans le cadre de l’association kurde est aussi un jour de deuil, suite aux deux attentats hier à Ankara. Le programme a forcément été modifié. Avant le one-man-show « adam Adam » par le scénariste-réalisateur Nuri Gakasan (Ankara Tiyatro Fabriksasi), il y a deux nouveaux intervenants. Mme Cesla Amarelle, membre du parti socialiste vaudois et conseillère nationale, et professeure extraordinaire à l’Université de Neuchâtel, notamment dans le domaine de la défense des droits de l’homme. Puis c’est au tour d’un membre de la communauté, avocat, de prendre la parole. Il n’est pas traduit en français pour ne pas allonger le temps de son exposé. On me demande, tout d’abord, d’être la troisième personne à parler en lien avec les circonstances tragiques qui touchent la communauté kurde. Finalement, cette idée est abandonnée. Je peux apporter ce que j’avais préparé, une fois la pièce de théâtre terminée.
Des paillettes transformées en pépites. La réalité ou de la poudre aux yeux ?
Un enfant m’avait accueillie dans les locaux de l’association kurde à Lausanne le 13 septembre dernier. Je lui avais raconté quelques histoires personnelles. Elles avaient rapidement capté son attention. Il m’avait rejointe et s’était assis sur la chaise à mes côtés. Je connais bien son nom. Afin que ce soit réciproque, je lui offre aujourd’hui des gaufrettes au chocolat « Miletto ». (Il se souvenait de mon prénom !) Je lui en donne d’autres à distribuer aux enfants présents, lesquels me rejoignent rapidement sur la scène.
Je remercie chaleureusement M. Akcay Behcet qui m’a invitée à présenter mon roman, à l’occasion de cette rencontre d’une centaine de participants. Je lui offre « Le coffret à trésors ». Lui et moi nous sommes trouvés des point communs. Par exemple, à des moments différents, nous avons voyagé en Afrique du Sud où j’ai travaillé au sein d’une communauté indienne, en qualité d’assistante sociale.
Je relève une expérience professionnelle particulière vécue dans les années 85 avec, notamment, des requérants kurdes logés dans un abri de protection civile de la région. Dans ce genre de situation, la nourriture revêt une grande importance. Elle devient un sujet conflictuel quand elle ne répond pas aux attentes. Ces hommes, dont le nombre était bien supérieur à la centaine, quittaient les locaux la journée, avant d’y retourner le soir pour un repas en commun. J’avais décidé de le partager avec eux, ce qui avait suffi à apaiser les esprits. Un petit quelque chose peut faire de grandes choses, n’est-ce-pas ? Une petite attention peut déplacer une montagne. Dans le même ordre d’idée, j’ai donné quelques gaufrettes au chocolat « Miletto » à mon jeune ami et ai récolté un BIG SMILE. Il avait la banane aux lèvres !
Je sors de mon coffret, qui a servi pour la photo de la première de couverture de mon roman, un pot rempli de terre. Suivant notre pays d’origine, la terre peut être claire, foncée, sablonneuse, argileuse, lourde, légère, etc. Si maintenant nous comparons notre vie à un peu de terre, peu importe nos différences culturelles, elle contient des cailloux (je sors un pot de cailloux du coffret). Ils peuvent être beaux extérieurement, mais ce n’est qu’une apparence. Savons-nous tous que personne n’a besoin d’apprendre à deux très jeunes enfants à se battre ? Quand ils s’y mettent, ils le font avec une aisance déconcertante. Adultes, on peut aussi «prendre plaisir » à se disputer. Pourquoi ? Parce que cela fait partie de notre nature. Celle-ci peut tous nous conduire à avoir un esprit tordu, pour l’argent, le pouvoir, etc. De plus, on n’a pas forcément été éduqués à vivre en paix.
Le petit peu de terre que nous sommes chacun est si important qu’il peut faire des miracles. Notre planète est minuscule, une tête d’épingle face à la grandeur de l’univers. Ne pouvons-nous pas choisir de vivre en paix ? Il faut commencer par éliminer les cailloux pour que la terre donne le meilleur d’elle-même, tout ce qui recouvre nos paillettes (je sors des paillettes du coffret), c’est-à-dire nos dons naturels. Un don naturel demande à être exercé pour se développer et devenir une « pépite » (je sors une pépite du coffret). Le but recherché est d’agir avec nos aptitudes et d’en faire profiter les autres pour le bien de tous, dont le nôtre. De là provient le titre de mon affiche pour aujourd’hui, « Des paillettes transformées en pépites. La réalité ou de la poudre aux yeux ?».

Mais pour régler les problèmes de société, il faut soigner la cellule familiale. La question de la transmission de nos valeurs à nos enfants afin que plus tard ils contribuent au bien-être de notre société est indispensable. Quand mon époux et moi-même avons eu notre fils, puis notre fille, nous nous sommes assis pour y réfléchir. Qu’allions-nous transmettre des valeurs que nos propres parents nous ont inculquées et que nous trouvions bonnes ? Personnellement, nous avons voulu qu’ils découvrent le monde qui les entoure dans les domaines social, musical, sportif, etc. Nous leur avons permis de visiter des expositions, etc. Il y en a une actuellement, temporaire et gratuite, au musée olympique à Lausanne. Son titre est « Bougez ! ». Elle permet aux jeunes de développer, entre autres l’esprit d’équipe. Mon époux et moi avons aussi permis à nos enfants de rencontrer des personnes qui ont contribué à les aider à se construire et non se détruire. Nous avions pris conscience du fait que nous devions être leurs premiers éducateurs. Les messages positifs qu’un enfant reçoit de ses parents ne sont jamais perdus. L’adolescence peut être une période plus ou moins critique. Cependant, les valeurs enseignées par les parents reviennent souvent en force par la suite, dans la mesure où leur expérimentation est convaincante. La rue n’a rien d’un terrain de jeux. Y laisser traîner son enfant pour avoir plus de temps pour soi, c’est l’exposer à ses dangers. Il ne devrait pas non plus être assis devant des émissions TV ou internet sans contrôle parental. Prendre de telles mesures, parce qu’on se sent concernés par son avenir, représentent déjà une base importante. Le but est de lui permettre de faire de bons choix pour sa vie. Éduquer nos enfants exige de la patience, du temps et de la sagesse.
Un enfant est comme une éponge (j’en montre une). On croit qu’il est résistant comme sur le côté rugueux de celle-ci, alors qu’il est fragile, à l’image du côté doux et mou. Quand on trempe l’éponge dans un liquide, elle l’absorbe. Dans le cas présent, il s’agit de sirop. Un adolescent présent me dit que sa couleur rouge lui fait penser à du sang. C’est une bonne suggestion. Le sang qui coule dans nos veines, c’est la vie. Un cœur rouge peut aussi se dessiner sur la vie d’un enfant. Il symbolise l’amour. Il absorbe les bonnes informations que lui transmettent ses parents. Un enfant peut apprendre à aimer la vie par tant de moyens… Par exemple, en admirant avec sa mère, son père, un coucher de soleil, ou un arc-en-ciel, ou encore une chenille devenue papillon qui quitte son cocon puis s’envole…


Que peut apporter mon roman à un adolescent ou à un adulte ? Juliette, mon héroïne, est une jeune fille qui habite Lausanne dans la société actuelle. Elle vient d’une famille sans gros problème à traîner comme un boulet. Pourtant, elle atteint un âge où elle a besoin de connaître le monde qui l’entoure, de recevoir des réponses à des questions importantes qu’elle se pose. Son entourage, parents, amis, voisins, etc., lui permettront-ils de relever un défi, soit de trouver un moyen de vivre une aventure fabuleuse pour le reste de son existence ? Elle découvrira des valeurs qu’elle s’appropriera. Aura-t-elle pour référence des adultes dont la vie tient la route, même quand ils traversent des difficultés ? Est-ce qu’elle connaîtra le bonheur, malgré les problèmes qui surviendront dans sa vie ? Les adultes seront-ils disposés à l’accompagner dans sa recherche, quitte à se remettre en question ?
En Suisse, notre culture judéo-chrétienne fait partie de notre histoire, comme tout ce qui se rapporte à notre pays. On ne choisit pas son lieu de naissance. On a tous une culture, des choses qui nous tiennent à cœur. Toutefois, pour avancer ensemble dans la paix, personne ne peut obliger une autre à partager ses convictions personnelles en usant de violence pour les imposer. On peut les communiquer dans le respect de l’autre, même si on pense différemment (qui n’a pas envie de parler d’une chose qui lui apporte le bonheur ?). Juliette en fait l’expérience. Elle a des convictions, mais sait toutefois que chacun est libre de ses choix.
Mon roman est truffé d’informations sur Lausanne et sa région. Des personnages qui ont vécu ou qui vivent encore sont mentionnés. Juliette s’exprime avec humour, dans un langage actuel et avec un franc-parler. Elle utilise beaucoup d’images pour rendre la lecture accessible à tous.
Pour conclure, j’invite ceux qui le souhaitent à entrer dans l’histoire de la vie de Juliette qui ne vous laissera pas indifférents.