Depuis mon enfance, j’aime écrire. Les mots se sont toujours alignés naturellement sur le papier. J’ai échangé du courrier aux quatre coins du monde avec ses habitants. J’ai tissé peu à peu des liens amicaux forts avec un certain nombre d’entre eux. Un enrichissement réciproque me conduit encore aujourd’hui à garder contact avec ces correspondants.
Déjà adolescente, j’écrivais des articles sur mes réflexions personnelles en relation avec des questions existentielles. À mon avis, s’en poser à un moment ou à un autre est tout simplement salutaire.
J’ai aussi rédigé régulièrement de petits textes pour le plaisir de partager des rencontres communautaires et d’en garder un souvenir marquant.
J’ai souvent animé des groupes d’enfants, de jeunes et d’adultes en prenant soin de poser sur papier mes pensées avant de les présenter, tout en laissant mon meilleur ami conduire le déroulement de ces rencontres, au fil des besoins des participants. Avez-vous deviné son nom ? De tout temps l’écriture m’a permis de clarifier dans mon esprit le message à transmettre. À l’aise avec ce qui a trait au domaine théâtral, j’utilise de nombreux supports : one-woman-show, marionnettes, peluches, jouets et objets de tous genres. L’eau, la neige avec les flocons en polystyrène expansé (ou en coton à démaquiller si on les veut plus légers), le vent produit avec un sèche-cheveux, etc., sont des éléments riches de sens. Les participants ont souvent la capacité de devenir de merveilleux acteurs et endossent volontiers un rôle sur demande.
Anecdote : les camarades d’enfance de mon quartier sonnaient régulièrement à la porte se ma maison. Ma mère allait leur répondre. Ils avaient toujours la même phrase sur les lèvres : « Bonjour ! Est-ce que Pierrette peut venir jouer avec nous, parce qu’on ne sait vraiment pas
quoi faire ? ». Déjà à cette époque, j’écrivais des scénarios pour présenter des pièces de théâtre à des adultes, à nos parents. Et ça marchait. Toutes les chaises de jardin du coin réunies étaient occupées.
Je savais qu’un jour j’écrirais un livre, sans plus. J’ai attendu ce moment avec patience. Puis un soir, j’ai su qu’il était arrivé. Assise devant mon ordinateur, j’ai posé les premières phrases de mon roman sur la page blanche. L’héroïne serait une jeune fille qui vivrait à Lausanne, j’en étais sûre. Elle s’est appelée Juliette Dubois. Je ne doutais pas non plus que le but de mon histoire permettrait à mes lecteurs de connaître une personne très spéciale et unique qui ne les décevrait pas, mon meilleur ami.
Avant de me retrouver assise devant mon écran ce jour-là, je n’avais pas encore reçu les éléments qui m’ont permis de construire la trame du récit. C’est au fil des jours et des nuits que l’histoire prit forme. Je n’ai jamais fait de plan, et suis tout simplement émerveillée quand j’entends mes lecteurs parler de la cohérence du récit, des personnages et de leurs actions. J’ai toujours considéré que je n’étais pas seule dans ce travail. Avec mon meilleur ami, mon désir est devenu réalité. Il m’a donné ensuite le courage de persévérer dans ce projet qu’il avait lui-même préparé d’avance pour moi et placé sur mon cœur. Et c’est ainsi qu’est né « Le coffret à trésors ».
Une tempête particulièrement violente m’a frappée de plein fouet en automne 2015. Je n’en suis pas responsable et elle sévit encore aujourd’hui. Elle m’a rappelé le défi qu’a souhaité relever Juliette dans mon roman. Nous vivons dans un monde où nous rêvons de nous retrouver constamment dans un paysage avec un lac aux eaux calmes et limpides, des montagnes à pentes douces, le tout couronné d’un ciel bleu et ensoleillé. Cependant, la réalité est souvent très différente.
Imaginez un nid avec une mère et son petit, placé à l’endroit le plus élevé de la Pointe Dufour[i]. Il y fait froid et il y neige toute l’année. En hiver, il y a souvent du brouillard à couper au couteau. En été, les orages et les vents sont d’une grande violence. À cette saison-là, le soleil permet seulement une moyenne de quelques jours de dégel. On peut les compter sur les doigts d’une main. Cette mère qui prend soin de son petit est comme mon ami. L’oisillon se sent fragile et bien chahuté par les éléments qui l’environnent. Malgré les apparences, sa mère a construit un nid bien plus solide que ce que nous pouvons imaginer. C’est un miracle de la nature pour nous rappeler que si nous nous sentons faibles dans la tempête la plus rude, nous pouvons choisir un ami fidèle en tout temps, et de plus qui a la carrure suffisante pour nous protéger, par amour. Qui n’aspire pas à se sentir aimé ? C’est en sa mère que le petit se confie, et non pas en des matériaux sans vie. Ceux-ci ne peuvent pas se rassembler de leur propre initiative et choisir de servir de refuge à l’oisillon vulnérable.
Anecdote : c’est avec étonnement que je croise régulièrement des personnes qui enlacent un tronc d’arbre, de largeur généreuse, pour capter sa force et son énergie qui lui permettent de bien se développer. On aime la nature, c’est bien. Mais aimer son auteur, un être intelligent qui l’a mis à notre disposition devrait naturellement en découler.
[i] La pointe Dufour culmine à plus de 4’600 mètres et se situe sur le territoire du canton du Valais, en Suisse.

Un jour, il faut quitter le nid… tendre les bras à l’ami prêt à nous soutenir…

… poursuivre la route avec ce guide qui peut nous donner la sécurité. Il nous permet d’éviter la chute quand le milieu est inhospitalier.
Mon site a changé de configuration. À ses nombreux articles accompagnés généralement de mes photos s’ajoute, bien sûr, la possibilité d’acquérir mon roman, un véritable coffret à trésors par son contenu et son existence physique. Vous pouvez venir le voir chez moi.
Des lecteurs me demandent un second roman depuis longtemps. Alors, est-ce que j’ai un nouveau projet en tête ? Il est encore trop tôt pour vous en parler, mais il y a effectivement quelque chose en cours, en gestation… et quand on écrit, on le fait avec sa vision du monde.

Carte reçue pour mon dernier anniversaire… La personne qui me l’a offerte est ma mère, chère à mon cœur. Elle m’a dit que j’étais la femme que l’on aperçoit par la fenêtre ouverte et qui médite sur ses écritures. Elle l’ignorait, mais j’ai le même chapeau rouge.
iLa pointe Dufour culmine à plus de 4’600 mètres et se situe sur le territoire du canton du Valais, en Suisse.