Comme Juliette, la jeune fille au « coffret à trésors », j’aime illustrer mes propos avec des images pour une compréhension plus aisée des « choses de la vie ».
Voici une photo d’un champ de fleurs d’été et d’un petit escargot accroché à une tige. Mais ce n’est pas ce gastéropode terrestre qui va retenir mon attention pour cet article.

L’été est terminé. Espérons qu’il aura permis à chacun de souffler, de quitter sa routine quotidienne, de prendre un temps de repos, des vacances sans forcément quitter son domicile. Dans quel but ? Celui de « recharger ses batteries ».
Cette expression a-t-elle eu le même sens pour tous ?
Pas forcément, car tous n’avaient pas envisagé la reprise de la même manière.
Les premiers l’ont vécue comme une parenthèse qui leur aura réellement fait du bien. Ils étaient prêts à reprendre leurs activités avec des projets constructifs plein la tête. Ils se réjouissaient de leur participation à la vie communautaire. Leur contribution, grâce à une touche personnelle, apporterait un plus dans la vie d’autres personnes.
Les seconds, en revanche, se sentaient forts comme s’ils avaient mangé du lion, mais avec pour seule ambition de
« casser la baraque » à tout le monde pour les faire échouer dans leurs entreprises.
Comme les premiers, les seconds auront peut-être passé des moments calmes, en se prélassant sur une plage entre deux bains d’eau douce ou salée, au bord d’un lac ou d’une mer. Plus que jamais, la canicule de cette année leur aura permis de se gorger de soleil. Ils seraient prêts à relever tous les défis qui se présenteraient à eux, pourvu qu’ils en sortent gagnants. Ils attaqueraient vaillamment les assaillants qui croiseraient leur route, les abattraient l’un après l’autre, sans ménagement. Leurs adversaires, cependant, partageront les mêmes pensées…, auront des attentes identiques. Les guerriers se rencontreront alors sur un champ de bataille où le sang coulera en abondance. Au pire, il n’y aura qu’un seul vainqueur. Les autres acteurs auront été anéantis physiquement au sens propre, et moralement jusqu’à la dépression au sens figuré, ce qui les aura conduits à la mort, une fois toute illusion perdue. Même une personne, encore en vie physiquement, sera certainement déjà morte par manque de vision. Elle ne sera plus en mesure de porter un regard sur sa vie future, de prendre en main son existence.
Que penser d’une telle utopie ?
Ne ressemble-t-elle pas au bronzage des vacances d’été, lequel est toujours éphémère parce qu’il s’estompe avec le temps ? Ces guerriers croyaient trouver une oasis de refuge, dans un désert qui n’était autre que leur champ de bataille. Ils se sont approchés de ce qu’ils imaginaient être une palmeraie, et se sont aperçus que ce n’était qu’un mirage. Ils étaient pourtant si sûrs d’eux, convaincus qu’ils ne mordraient pas la poussière.
Mais qu’adviendra-t-il des blessés, des « durs à cuire » ?
Ils se relèveront, malgré tout. Plusieurs persisteront à chercher une oasis. La rage au ventre et à peine rétablis, ils reprendront le « combat sanglant ». Avec de nouvelles vacances, mais cette fois sur les pistes de ski, un endroit où il est possible de se défoncer pour se préparer à une lutte encore plus destructive que la précédente.
La plupart du temps sans modestie, nous nous prenons tous si facilement pour le nombril du monde, croyant que nos combats sont légitimes du moment où ils servent nos propres intérêts selon des valeurs humaines qui se résument en trois mots : le pouvoir, l’argent et le sexe. Tant de personnes courent désespérément pour se les approprier. Il y a ceux qui réussissent et ceux qui échouent. Et ceux qui réussissent se croient invincibles, mais pourtant il n’en est rien (se reporter à la conclusion).
Qui n’est pas tenté de devenir un guerrier ?
Qui que nous soyons, nous pouvons devenir un guerrier dans le sens péjoratif décrit plus haut, sans même nous en rendre compte. Dans ce cas, l’influence de la majorité, éventuellement du groupe qui nous environne, déterminera nos actions. Ne pas nager à contre-courant est plus facile. Et il est également si tentant de s’approprier les trois valeurs mentionnées précédemment. Un guerrier vainqueur deviendra « QUELQU’UN », même si c’est au détriment des autres, car il y aura toujours des gens pour le craindre, sous le couvert de l’amour, ou l’aduler. Dans leur for intérieur, ils espéreront avoir leur part du gâteau parce qu’ils auront fait sa publicité en flattant son ego. N’ayant pas eux-mêmes réussi dans leur dessein de recherche du succès, ils s’approprieront la victoire du guerrier. Peu leur importe de vivre dans son ombre, du moment où ils ont une chance de partager ses prérogatives. Ce sera toujours mieux que rien.
Portons maintenant un regard sur qui nous pouvons être.

Les coquelicots sont vêtus d’un vêtement rouge flamboyant qui leur va à ravir. Ils se mettent à danser quand une brise légère les balance doucement. La corolle se met en mouvement au gré de l’air qui la frôle. Chaque pétale se met à bouger différemment de ses voisines. Le calice est là pour les protéger tous. Il les soutient pour leur permettre de rester réunis. Chaque sépale est disposé au bon endroit afin qu’aucun d’entre eux ne s’envole.
Si le coquelicot a tant de charme, c’est grâce à sa délicatesse. Une corolle rigide ne pourrait pas danser. Cette fleur existe pour nous permettre de comprendre que dans notre fragilité, nous aussi pouvons danser, vivre dans une joie qui n’a rien à voir avec les valeurs de ce monde. L’amitié, la bonté, la civilité, la confiance, le courage, le dévouement, l’écoute, la fidélité, la générosité, l’humilité, la justice, le respect, le soin, la solidarité, la tempérance, etc. Le tout doit être compris à la lumière de trois valeurs des plus importantes, à savoir l’amour, la foi et l’espérance.
Peut-on cependant tout accepter ?
Non, être une figure rassembleuse ne signifie pas que tout doit être toléré. Les guerriers qui ressemblent à des loups, lesquels cherchent à entrer dans une bergerie, ne sont pas des compagnons de route fiables. Ceux qui font taire leur conscience pour laisser la violence s’exprimer librement dans leur vie ne changeront pas. La beauté des coquelicots qui brillent devant leurs yeux, grâce au soleil, ne les empêchera pas de tout mettre en œuvre pour tenter d’arriver à leurs fins. Cependant, certains guerriers seront tout de même renversés et contraints d’abandonner le combat. D’autres, en revanche, laisseront tomber à terre leurs armes offensives, convaincus de leur erreur devant ces fleurs éblouissantes. Ils apprécieront la lumière du jour, renonçant à l’influence diabolique, dont ils étaient esclaves dans l’obscurité.
À quoi bon ressembler à des coquelicots, puisque nous nous fanerons quand notre vie terrestre atteindra son terme ?
Notre couleur pâlira, nos pétales se détacheront, et la fleur que nous représentons se mélangera au terrain sur lequel elle a vécu. Certains coquelicots auront même une vie plus courte que d’autres quand un vent violent, au lieu d’une brise légère, les agitera si violemment que leur calice ne gardera pas leurs pétales réunis et que leur couleur n’aura pas le temps de pâlir. Ils auront été fauchés prématurément. Pourtant, s’ils étaient encore là pour l’affirmer, ils prétendraient être vainqueurs… Ils ne s’afficheraient pas comme des vaincus, malgré les prédateurs, des guerriers qui auront contribué à écourter leur vie. Pourtant, ces derniers ont combattu sans tomber, leurs armes offensives en main, en usant de leur pouvoir destructeur.
Néanmoins, qui sont les véritables vainqueurs ? Les guerriers ou les coquelicots ?
Ce sont bel et bien les coquelicots qui auront eu une existence des plus fructueuses. S’ils fleurissent tous, la vie plus courte de certains, à cause du libre arbitre des guerriers, sera d’autant plus la démonstration des valeurs inestimables et divinement inspirées qui ont conduit leur vie.
Alors, que penser finalement de nos vaillants guerriers, auxquels tout semblait réussir, selon les valeurs de ce monde ?
Un jour ou l’autre, ils se retrouveront aussi en terre comme les coquelicots, mais sur leur propre terrain. Ils avaient refusé, voire quitté celui du beau champ de coquelicots. Si seulement ils avaient accepté leur fragilité et regardé plus loin que le bout de leur glaive pour avoir le privilège d’en faire partie. Heureusement, certains l’auront compris et seront allés, ou seront retournés dans ce beau pays que représentent ces jolies fleurs qui font partie intégrantes du paysage pour leur bonheur et celui de son Auteur.

Quiconque peut se sentir mal « dans ses baskets ». Délaisser ses vieilles chaussures pour des neuves, c’est comme rejeter ses anciennes valeurs pour de nouvelles et un renouveau de vie.
Pour conclure…
La vie est éternelle. La mort de notre enveloppe physique est terrestre. Quant à notre âme, elle déménage d’un endroit à un autre. Notre existence terrestre est de courte durée. Lors de nos prochaines vacances, essayons de monter les échelons qui nous conduiront au sommet d’un plongeoir. Puis fermons les yeux et imaginons-nous qu’il y a deux bassins. Dans lequel déciderons-nous de plonger ? Où voulons-nous atterrir ? Pour la dernière fois, nous bénéficierons de notre libre arbitre. Il vaut mieux cependant en user avant ce jour-là. Le moment venu, le temps nous manquera peut-être pour y penser et en décider.

Rencontre cet été avec une adolescente en vacances dans la ville de Juliette. Comme mon héroïne, je lui souhaite de relever le même défi, au moment où elle le souhaitera, et après la lecture du « coffret à trésors ». Tout en parlant avec moi, elle a peint le paysage qui était devant ses yeux, en quelques minutes. Merci Marlene pour ton si joli cadeau.
Je t’embrasse fort.